La phobie sociale : qui veut apprendre à s’en départir ?

Le trouble d’anxiété sociale (également appelé phobie sociale) est classé parmi les troubles d’anxiété phobique, à côté de l’agoraphobie et de phobies spécifiques. Les personnes souffrantes de ce trouble craignent et évitent le regard attentif des autres de peur de dire ou faire quelque chose qui va créer de la gêne ou de l’humiliation. Ces préoccupations peuvent être tellement prononcées qu’elles évitent la plupart des rencontres interpersonnelles ou n’endurent de pareilles situations qu’avec un inconfort intense.

Le trouble d’anxiété sociale a attiré l’attention de la communauté médicale il y a une décennie et attire de plus en plus l’attention en tant que maladie généralisée, altérante, mais pouvant être traité.

Les personnes touchées du trouble d’anxiété sociale sont généralement timides lorsqu’elles rencontrent de nouvelles personnes, elles se taisent en groupe et se retirent dans les contextes sociaux qui leur sont inconnus. Lorsqu’elles interagissent avec les autres, elles peuvent montrer des signes évidents de malaise (rougir, ne pas regarder dans les yeux), et peuvent éprouver invariablement des symptômes émotionnels ou physiques intenses, ou les deux (peur, battements de cœur, transpiration, tremblements, difficultés de concentration).

Elles recherchent la compagnie des autres, mais évitent les situations sociales de peur d’être jugées invraisemblables stupides ou ennuyeuses. En conséquence, elles évitent de parler en public, d’exprimer des opinions ou même de fraterniser avec leurs pairs, ce qui peut les amener, dans certaines situations, à être qualifiées à tort de snobs. Le trouble d’anxiété sociale se caractérise par une faible estime de soi et une forte autocritique et, comme indiqué ci-dessous, présente souvent des symptômes dépressifs.

Comment apprendre à s’ouvrir si nos défenses psychologiques s’érigent comme des murs face à notre environnement, prenant toute interaction pour une menace éventuelle ?

Car là est bien l’effet de la phobie sociale : elle nous enterre, nous empêche d’exister au même titre qu’autrui.

1. Identifiez ses symptômes

La phobie sociale est bien plus qu’un simple ressenti négatif qu’on pourrait aisément dissimuler ou relativiser au moment où elle frappe à la porte de notre réalité.

Dans les faits, elle découle de situations où l’individu se trouve placé au centre de son environnement et peut appréhender le phénomène comme une incitation à la compétition, à la nécessité de démontrer son potentiel (ou sa « normalité »).

La phobie sociale est donc stimulée par des événements perçus comme « traumatisants » comme le fait de prendre la parole en public, de devoir convaincre un interlocuteur, de rencontrer de nouvelles personnes ou tout simplement de déambuler seul dans la rue.

Chaque interaction devient source d’anxiété et représente une épreuve bien plus importante qu’il n’y paraît.

Avant de parvenir à établir un véritable dialogue, un individu sous l’emprise de la phobie sociale doit avant tout croire en lui-même, être certain de ne pas faire d’erreurs et de se comporter comme son milieu lui dicte de le faire.

Le problème, c’est que la peur de malfaire est présente chaque seconde, ce qui nous oriente vers notre intérieur et nous rend aveugles aux exigences de la situation.

Maladresses, manques d’attention, blocages sont alors les prémices de symptômes qui peuvent finalement se matérialiser de manière physique :

La tendance à bafouiller ou à hésiter, le fait de rougir et de multiplier les gestes parasites, voire d’avoir des vertiges et des nausées, ne sont alors que quelques-uns des signaux envoyés par notre corps pour exprimer le mal-être lié à de telles épreuves.

Une chose est certaine donc, la phobie sociale est un phénomène réel, concret, pourtant issu de notre système de pensée.

2. Relativisez votre phobie

Ce qui provoque l’anxiété sociale, c’est le fait d’être sollicité, érigé en centre de l’attention, même pour une durée limitée.

À ce titre, la priorité absolue pour lutter contre ce fléau est de dédramatiser les situations rencontrées.

Bien évidemment, une réflexion quant à la légitimité de chacun et au besoin d’affirmation de soi pourra être menée au préalable, mais rien ne prouve qu’elle sera suffisante pour ne pas craquer sous la pression.

Dans les faits, il reste difficile de faire la part des choses, de s’accorder du crédit et de se désolidariser des enjeux d’une situation impliquant une exposition au regard des autres.

L’individu a alors besoin de méthodes concrètes pour éviter de retomber dans la peur quasi systématique et le refus de prise de position.

L’objectif ? Éviter à tout prix l’effritement du lien social et une lente progression vers l’isolement le plus complet.

Ainsi, lorsque la phobie sociale semblera prendre le meilleur sur votre objectivité, vous devrez recentrer toute votre attention sur des détails, des points fixes du décor pour éviter de perdre votre contenance et de ne penser qu’aux « risques » de l’échange en cours.

Devantures de restaurants, paysages, tenues vestimentaires de vos interlocuteurs, couleur des bâtiments, tableaux, illustrations, publicités… votre environnement regorge de signalétiques visuelles que vous pourrez observer, sur lesquelles vous pourrez focaliser votre attention (sans non plus complètement réfuter l’échange en oubliant d’adapter votre communication non verbale aux besoins du discours), lorsque la négativité et le doute feront leur apparition.

C’est d’ailleurs une méthode utilisée par les orateurs publics.

Les personnes devant déclamer un discours face à une audience ont tendance à fixer un point immobile du lieu les entourant, pour éviter de laisser une trop grande place au stress, émanant de l’analyse des différents comportements du public.

Les personnes atteintes de phobie sociale ont une tendance introversive qui les pousse à se concentrer uniquement sur leurs sentiments, leurs émotions, plutôt qu’à étudier l’enrichissement éventuel naissant de l’échange en lui-même.

3. Jouez la carte de la curiosité

On dit toujours que pour vaincre un ennemi, il faut le connaître, l’étudier, analyser ses forces et ses faiblesses.
Si la phobie sociale représente une « peur de l’autre », il faut alors apprendre à la considérer comme telle et lui refuser son terrain privilégié.

Votre premier réflexe sera de lister vos appréhensions pour en comprendre fondements et conséquences et ainsi vous familiariser avec cette disposition négative, vous pourrez aussi très simplement refuser l’idée même de mise en avant.

Ainsi, lors d’échanges avec d’autres membres de votre environnement, il sera conseillé de vous ériger en curieux, en demandeur, pour éviter de vous retrouver en position de sujet d’analyse.

Très simplement, vous poserez des questions ouvertes, nécessitant des explications précises.

Au fur et à mesure que des éclaircissements vous seront apportés, vous réaliserez que vos interlocuteurs ont à cœur de partager une démonstration pertinente et sensée.

Le feraient-ils si vous n’aviez aucun poids, aucune légitimité ? Ne serait-ce pas là une perte de temps et un mécanisme des plus inutiles, si on vous considérait comme un rebut de la société ? Évidemment non…

L’autre point positif de cette tendance à pendre pour sujets de discussion les personnes que vous rencontrez, c’est bien évidemment la propension de ces derniers à apprécier la manœuvre et à faire évoluer leur jugement sur vous.

Si vous ne vous intéressez qu’à eux, cela prouve votre altruisme, votre générosité et votre mérite, face à toutes ces personnes qui font de leur mise en valeur une priorité perpétuelle et outrancière.

Le paradoxe d’un tel mécanisme, c’est le renforcement de votre capacité à vous faire des amis, alors même que vous luttez contre la peur provoquée par le simple fait d’échanger des points de vue…

Vous le comprenez donc, essayer de savoir comment les autres personnes peuvent vous percevoir, et ce qu’elles peuvent penser de vous est tout simplement inutile.

Faut-il rappeler que chaque individu est influencé par son propre système de valeurs, son système de pensée, son éducation, son environnement et son état d’esprit à un moment T ?

Comment un jugement de valeur pourrait-il alors être cohérent, pertinent ?

La voilà sans doute, la réflexion à toujours garder dans un coin de sa tête, non ?

Avec l’expérience vous réaliserez rapidement que non, vous ne pouvez prétendre connaître l’impact de votre personnalité sur votre environnement. Alors, pourquoi essayer de la présumer, qui plus est de manière négative ?

L’anxiété sociale est dangereuse, elle nous affaiblit et nous coupe du monde… Et là nous serons tous d’accord : nous ne pouvons pas la laisser faire !

Qu’en est-il pour vous ? Êtes-vous victime de phobie sociale ? Comment conseilleriez-vous de s’en départir ? Quelles sont vos astuces ? Tout point de vue est bon à partager !


Publié

dans

par

Étiquettes :

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *