Pourquoi avons-nous des préjugés ?

Les préjugés sont partout.

Que vous soyez blonde, roux, juif, noir, arabe, américain, riche ou pauvre, diplômé ou non, gros ou maigre, vieux ou jeune, beau ou laid, journaliste, médecin ou ouvrier.

Vous êtes en permanence jugés sur des critères qui vous échappent totalement.

Inutile de jeter la pierre à qui que ce soit, vous fonctionnez de la même manière.

Nous sommes tous à la fois acteurs et victimes de préjugés. Mais comment lutter contre ces jugements a priori et les conséquences néfastes qu’ils véhiculent souvent ?

Les préjugés sont profondément humains

Nous sommes tous à la fois victimes et auteurs de préjugés.

L’être humain est ainsi fait.

Il ne peut s’empêcher de catégoriser ses pairs sans même les connaître et de leur prêter des qualités ou des défauts.

En réalité, nos préjugés ne sont pas forcément une manière de dégrader autrui.

On en parle souvent dans une forme négative, mais nous faisons également preuve de préjugés positifs à l’égard de certaines personnes, en pensant par exemple que les élèves de telle école sont forcément brillants, que les bénévoles investis dans telle cause sont forcément bons par nature ou encore qu’une personne qui a un physique agréable doit automatiquement nous inspirer confiance.

Nous sommes tous trompés par notre première impression et par les préjugés que nous avons accumulés plus ou moins consciemment au fil des ans.

Les préjugés sont liés à la méconnaissance

Avoir des idées reçues sur quelqu’un, cela veut dire qu’on le juge avant de le connaître, d’où le préfixe « pré » (avant) dans « préjugé ».

On a rarement des préjugés sur des personnes dont on est proches ou qui appartiennent à un groupe dont on fait soi-même partie.

Non pas parce que l’on affiche plus de complaisance par rapport à ses pairs, du moins pas uniquement, mais surtout parce que l’on se rend compte que chaque personne que l’on connaît est complexe, qu’une personne n’est pas « simplement » mue par sa religion, par son origine, par son sexe, par son âge ou par sa condition sociale.

Les jeunes n’ont généralement pas de préjugés sur les jeunes, parce qu’ils sont bien conscients qu’il ne s’agit pas d’un groupe homogène.

Il n’existe pas de groupe humain agissant ou pensant unanimement de la même manière.

L’être humain est complexe.

Il est fait de multiples facteurs, sociaux, environnementaux, personnels.

Avoir des préjugés, qu’ils soient positifs ou négatifs, c’est souvent ignorer cette réalité.

Simplifier pour se rassurer

Avoir des préjugés, c’est avant tout faire des raccourcis, des simplifications.

Rendre le monde moins complexe qu’il n’est, le rend plus simple.

Cela nous donne l’impression que les choses sont prévisibles, sous contrôle.

Les préjugés de certains employeurs lorsqu’ils embauchent du personnel, par exemple, sont bien souvent un moyen inconscient pour eux de se rassurer plutôt qu’une simple animosité envers un groupe de personne.

L’idée qu’un jeune, une femme ou une personne supposée appartenir à un groupe ethnique sera moins mature, moins compétent ou moins digne de confiance se révèle souvent infondée.

Mais avoir des certitudes, même fausses, rassure et fait baisser cette angoisse liée à l’imprévisibilité des rapports humains.

Nous fonctionnons tous de cette manière, du père qui s’empresse de rencontrer le nouveau fiancé de sa fille au commerçant surveillant un client qu’il suspecte de vouloir voler, en passant par un agent immobilier faisant visiter un appartement à de futurs locataires.

Nous avons tous besoin d’être rassurés, quitte à nous raconter des histoires.

Les préjugés nous rappellent à la norme

Ils s’appliquent à tous nos caractères qui ne s’appliquent pas à la norme

Paradoxalement, plus vous tenterez de répondre à une norme, plus vos petits travers sauteront aux yeux de tous.

Apprendre à être soi-même en acceptant de ne plus être proche d’aucune norme sociale, de ne plus être assimilable à un groupe type de personnes, c’est le meilleur moyen de ne plus être victime de préjugés.

Les préjugés font mal surtout lorsqu’ils portent sur des caractères que l’on peine à assumer.

Ne se sentir vivre que comme membre d’un groupe (qu’il soit ethnique, corporatiste ou autre), c’est s’exposer naturellement aux préjugés.

Mais attention à faire le travail inverse et à essayer de voir les personnes qui vous entourent pour ce qu’elles sont et non pour ce qu’elles devraient être.

Il n’y a de normes que celles imaginées et véhiculées par les hommes.

Nous avons donc chacun un rôle à jouer dans cet exercice de lutte contre les préjugés.

Comment lutter contre les préjugés ?

Comme je le disais précédemment, avoir des préjugés est profondément humain et naturel.

Il n’est donc pas honteux de ressentir une crainte ou au contraire une empathie particulière à l’égard d’une personne ou d’un groupe.

L’important est de se rendre compte de ses propres préjugés pour ne pas les laisser être une entrave, ni à notre vie sociale ni à celle des autres.

Car si nos préjugés peuvent affecter les autres, ils peuvent également nous faire passer à côté d’intéressantes opportunités professionnelles, de belles amitiés ou même de notre âme sœur.

Lorsque vous rencontrez une nouvelle personne, tentez de scanner les caractéristiques positives ou négatives que vous lui attribuez arbitrairement.

Cette personne a-t-elle l’air intelligente ou stupide ? Semble-t-elle digne de confiance ? Paraît-elle heureuse ? Essayez ensuite de comprendre pourquoi vous ressentez cela.

Est-ce à cause de son apparence physique, du vocabulaire qu’elle emploie ou du contexte dans lequel vous l’avez rencontré ?

Se poser ces questions, c’est déjà lutter contre ses propres idées reçues en appréhendant de nouvelles personnes de manière bien plus positive.


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