La pyramide de Maslow (ou pyramide des besoins) est une théorie de la motivation développée par Abraham Maslow en 1943 et qui répartit nos besoins en fonction de leur importance et de leur difficulté de réalisation.
Cette classification a le mérite de pouvoir s’appliquer à toutes les cultures de manière assez juste. Elle nous montre que nos motivation sont universels et à quel point nous aspirons tous à des objectifs identiques, même si ceux-ci s’exprimeront de différentes manières. Elle nous montre aussi pourquoi le bonheur ne s’achète pas et à quel point riches et pauvres ont les mêmes aspirations et ont les mêmes chances d’être heureux.
En réalité, sur les cinq « étages » que compte la pyramide de Maslow, seuls les deux premiers peuvent être influencés (en partie) par des considérations financières.
1. Les besoins physiologiques
Vous vous en doutez, pour être heureux, encore faut-il rester en vie. La première marche de la pyramide concerne les besoins physiologiques, ceux sans lesquels on ne pourrait pas vivre (ou presque). Il s’agit par exemple de notre besoin de respirer, de manger, de nous hydrater, mais aussi de nos besoins sexuels, qui, s’ils ne sont pas essentiels à notre survie, le sont pour celle de notre espèce.
Les besoins physiologiques sont la plupart du temps comblés dans les pays développés, parfois difficilement, à cause de la pollution ou de la malbouffe par exemple. Mais ce n’est pas le cas partout. Encore aujourd’hui, près d’une personne sur neuf dans le monde souffre de malnutrition !
2. Le besoin de sécurité
Une fois nos besoins biologiques comblés (et même avant), nous avons tous besoin de sécurité et d’un minimum de prévisibilité.
Cependant, cela ne veut pas dire que nous avons tous besoin d’une vie stable et ennuyeuse pour être heureux. Certaines personnes mènent volontairement une vie faite de changements et de rebondissements. Ils sont à la recherche de l’imprévu. Mais cette instabilité doit être choisie. Elle ne doit pas être source d’une anxiété non désirée.
Notre besoin en sécurité évoqué dans cette pyramide peut s’exprimer sous différentes formes.
Nous recherchons tout d’abord une sécurité physique. Vivre en temps de guerre, être confronté quotidiennement à des actes de délinquance ou de terrorisme ou à la violence d’un proche nous empêche de vivre sereinement notre vie, d’avoir des projets.
Notre besoin de sécurité est aussi financier. En période de crise économique, de fort taux de chômage ou de surendettement, la question de l’argent est centrale et a tendance à nous pourrir la vie.
Nos craintes peuvent également porter sur la sécurité de notre environnement social et notre lieu de vie. La peur de perdre ses amis, d’être séparé de sa famille (dans des cas de placements familiaux par exemple), d’être menacé d’expulsion de son logement ou même d’un pays rend difficiles l’ancrage durable et la perspective d’une vie sociale et professionnelle stable.
En réalité, notre besoin porte plus sur notre sentiment de sécurité que sur notre sécurité réelle. Le sentiment de danger nous paralyse, que ce danger soit avéré ou surévalué. Concernant notre besoin de sécurité économique par exemple, les personnes les plus fortunées ne sont pas forcément celles qui se sentent le plus en sécurité. Elles ont beaucoup à perdre et vivent souvent dans l’angoisse d’un déclassement.
3. Le besoin d’appartenance et d’amour
Oui, nous avons besoin d’être aimés. Ça fait certes un peu fleur bleue dit comme ça, mais nul n’est heureux s’il est détesté ou craint par toutes les personnes qui l’entourent. C’est d’ailleurs pour cela que l’on dit souvent que l’argent ne fait pas le bonheur. Il est des besoins fondamentaux qui ne s’achètent pas.
Cela veut-il dire pour autant que nous ayons besoin de vivre en couple pour être heureux ? Pas nécessairement. Rassurez-vous. On peut parfaitement être célibataire et avoir une vie accomplie. À cette étape de la Pyramide de Maslow, nous parlons d’amour en règle générale, celui de nos proches, de nos amis, de notre famille, bref, toutes les relations sociales positives et bienveillantes que nous entretenons avec notre entourage. La solitude et le rejet peuvent être destructeurs.
Appartenir à un cercle, à une communauté, à une famille ou à un groupe d’amis est essentiel pour trouver sa place dans la société.
4. Le besoin d’estime
Encore un besoin que l’argent ne puisse acheter. Une fois que notre vie sociale nous paraît satisfaisante, nous avons tous besoin de nous sentir estimés, que ce soit pour notre travail, pour nos idéaux, pour nos qualités personnelles, pour notre réussite ou pour tout ce qui est important à nos yeux.
Ce besoin fait appel à notre égo. L’image que nous renvoient les autres de nous-mêmes nous flatte, nous donne assurance et nous permet de réaliser de grandes choses.
L’estime que l’on nous porte nous aide à avoir une meilleure image de nous-mêmes, à être plus confiants. Elle peut s’exprimer de diverses manières, du respect à la gloire.
5. Le besoin d’accomplissement de soi
Nous voici arrivés au sommet de la Pyramide de Maslow : au niveau de notre besoin de nous accomplir. L’accomplissement personnel est sans aucun doute la notion la plus subjective décrite par Maslow. S’accomplir, se réaliser, c’est être maître de sa propre existence, vivre la vie qu’on a choisie sans subir les choix des autres, mais aussi laisser une trace de son passage sur Terre et parvenir à avoir un impact sur le Monde en accord avec ses propres valeurs.
Mais ce dernier besoin a-t-il une limite ? Peut-on se dire un jour que l’on est pleinement accompli, pleinement satisfait de sa vie ? Alors, le fait de ne plus rien désirer, de ne rien vouloir ajouter ou enlever à son quotidien ne rendrait-il pas notre vie ennuyeuse ?
6. Comment se situer sur cette hiérarchie des besoins ?
Il faut voir la pyramide de Maslow comme un processus dynamique. Sa représentation très géométrique est trompeuse. Nos besoins ne sont pas structurés de manière aussi tranchée. Nous nous positionnons à des niveaux différents de la pyramide de Maslow dans les différents domaines de notre vie et ces derniers s’influencent mutuellement.
Il est certes difficile de passer d’une marche à l’autre sans avoir satisfait les besoins de l’étape précédente, du moins en grande partie. Mais contrairement à ce que l’on entend parfois dire, il est en réalité possible de passer au besoin suivant sans avoir assouvi le précédent à 100%.
En revanche, il existe des liens de cause à effet entre les diverses marches de la pyramide des besoins, et le fait de consolider une marche inférieure vous permet de mieux appréhender la marche suivante. Par exemple, il est plus facile de s’insérer dans un groupe et de nouer des relations amicales profondes lorsque l’on se sent en sécurité. Il n’est pas impossible de se sentir aimé ou estimé lorsque l’on est dans une grande insécurité, mais notre attention et notre énergie se porteront en premier lieu sur notre besoin de sécurité.
La pyramide de Maslow est un outil très utile pour faire votre introspection. Il vous aide à lister vos besoins, ceux qui sont satisfaits et ceux qui ne le sont pas, et surtout à identifier les blocages qui vous empêchent de vous épanouir. Mais comme tout instrument en développement personnel ou en psychologie, il reste un modèle qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre.
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