Faire face à la critique : un réflexe au service de votre relationnel

« La critique est la puissance des impuissants » disait Alphonse de Lamartine.

Clairvoyance ? Exagération ? Si la citation concernait très certainement le critique littéraire, la pensée mise en valeur semble coller à notre sujet du jour.

Quand on s’attaque à l’étude du relationnel, on comprend rapidement qu’une vision manichéiste ou trop simpliste de nos échanges avec autrui ne peut que nous emplir d’illusions et concourir à l’apparition de préjugés.

Il est en effet intéressant de noter que la nature même de l’interaction sociale rend ses parties prenantes concernées par le jugement d’autrui.

Et s’il peut totalement être relativisé, il affecte malgré tout les codes et les règles informelles régissant un environnement.

Nous basant sur nos expériences et nos systèmes de pensées et de valeurs pour analyser la portée d’un échange, nous sommes influencés et pouvons considérer le comportement d’une autre personne comme critiquable, inadapté et incohérent.

Le paradoxe, c’est qu’on sait au fond de nous que notre regard et nos préconçus n’ont de valeur que celle qu’on leur accorde, alors même que le fait de faire face à la critique challenge notre psychologie, nous déstabilise.

On parlera alors de critique constructive ou de « conseils d’amis »… n’en reste pas moins que de voir son positionnement déconstruit, remis en cause, peut nous atteindre profondément, entraînant des réactions plus ou moins intenses (déception, colère, agressivité, tristesse, isolement…).

Le débat auquel Réussite Personnelle prendra part à travers mes écrits porte donc inéluctablement sur les moyens à notre disposition pour faire face à la critique.

Quels réflexes adopter ? Comment éviter des réactions excessives ?

1. Faire face à la critique en limitant l’excessivité

Très impulsif, j’avais énormément de difficultés, lorsque j’ai commencé à travailler, à m’accommoder de l’autorité.

Fierté personnelle largement développée et faible tolérance pour les critiques, j’ai vécu de nombreuses situations s’étant soldées par des conflits, voire des démissions (ou non-renouvellement de contrats).

Mon problème ? Une incapacité à me taire et à ingurgiter ce qu’on pouvait me dire avant de réagir. Je vous laisse imaginer ce que cela peut donner quand on a une vingtaine d’années…

Faire face à la critique est quelque chose de fondamentalement difficile, en ce que cette dernière est plus chargée de sens qu’un simple jugement de valeur.

Elle s’attaque à votre construction personnelle, met en lumière votre inadaptation à votre environnement.

Pas étonnant dans ce contexte de parfois littéralement « péter les plombs ». Quoi qu’il en soit, vous vous devez aussi à vous-même d’assumer la construction d’une personnalité mature, affirmée, sereine.

Démonstration de votre confiance en vous et capacité à apprécier chaque minute qui passe sont des dispositions qu’il semble falloir mettre à l’épreuve du terrain !

L’excessivité est votre ennemie lorsque votre comportement passe sur le grill de l’appréciation extérieure.

Elle se matérialise de différentes manières et peut être insidieuse… d’où la réflexion suivante, qui vous permettra d’assimiler les premiers réflexes à adopter pour faire face à la critique, avant de la rendre constructive.

Faire face à la critique en gardant le silence à tout prix

Aussi « bouillant » que l’on puisse –t-être quand l’un de nos interlocuteurs semble ouvertement faire état d’un de nos manquements, il convient de laisser ce sentiment s’alléger avant de formuler quelque réponse que cela soit.

Le but est d’éviter d’envenimer les choses, même si notre inconscient nous pousse parfois à ne pas accorder d’importance aux éventuelles conséquences d’un conflit (détérioration de l’ambiance de travail, disputes, altercations physiques…).

Si l’affirmation personnelle est tiraillée de par la blessure de l’ego engendrée par la critique, le fait de garder le silence permet de faire preuve d’humilité, d’empathie et d’un certain sang froid qui tempèrent la remise en cause de votre légitimité.

Et puis matériellement, une réaction à froid, après mûre réflexion, permettra à votre argumentation d’être plus solide et rationnelle. De quoi défaire les attaques infondées, en somme.

Faire face à la critique en poussant vers l’objectivité

Lorsqu’un jugement négatif envers votre comportement est émis, vous pouvez après l’ »altercation », en porter le contenu sur un morceau de papier.

Pas question ici de vous torturer en relisant les mots blessants prononcés à votre encontre, la manœuvre réside simplement sur une volonté de prise de conscience.

Une relecture à froid, là encore, permettra en effet de creuser l’avis ainsi relevé et d’essayer d’en analyser l’objectivité : y-a-t-il à la base de la remarque personnelle une véritable déviance ? Où s’arrête la légitimité et où commence l’agressivité ?

Le double avantage de ce « brainstorming », c’est d’une part d’habituer votre psychologie à tirer des enseignements de chaque situation (même celles relevant de l’adversité), et d’autre part de nourrir votre raisonnement visant à déconstruire des insinuations ou autres affirmations infondées.

Vous le comprenez, la première nécessité pour faire face à la critique repose sur une capacité à ne pas se montrer affecté, à ne pas jouer sur les mots ou à vouloir se défendre bec et ongles.

La critique fait mal, mais y réagir peut nettement remettre en cause l’état de votre relationnel…

La démonstration de votre aisance à interagir dans votre environnement prend donc son essor avec votre aptitude à éviter la confrontation quand cela s’avère possible.

2. Faire face à la critique : comment évoluer à son contact ?

Étant la seule personne apte à comprendre vos émotions, votre ressenti et l’effet d’une critique sur votre psychologie, vous êtes le mieux placé pour l’interpréter de manière à en limiter l’impact sur votre affirmation personnelle.

Constructive ou non, la critique reste une interjection soulevant un problème, quelle que soit sa nature. Si elle peut découler d’une claire volonté de nuire, ce n’est pas toujours le cas.

Il nous revient de chercher plus loin que la simple formulation.

Et si nous savons que notre émotivité est touchée de plein fouet lorsqu’on est victime d’un jugement, on sait aussi que la personne qui émet cet avis, est elle-même soumise à d’autres enjeux et conflits propres à son inconscient.

Ce que cela signifie ? C’est que la portée d’une critique peut être relativisée, tant elle est influencée par des facteurs extérieurs à votre volonté (pression professionnelle ou mauvaise humeur de vos interlocuteurs, pour ne citer qu’eux).

Sachant cela, et sans jamais s’éloigner de la nécessité de conserver un degré d’objectivité, il devient plus facile de faire face à la critique.

Elle apparaît alors comme un élément qu’on peut sortir de son contexte, mettre à nu, pour effectivement en retirer un enseignement ou un élément nous poussant à nous améliorer (sous condition de conserver son calme et de ne pas laisser le sentiment de frustration et d’injustice prendre le dessus).

3. Faire face à la critique en comprenant son timing

Contrairement à ce que notre ego tente de nous faire croire, la critique n’est pas un phénomène étendu dans le temps, qui serait relié à la notion de définition personnelle.

Elle n’est qu’une observation à un instant figé, d’un manque de cohérence de votre comportement. Rien à voir avec un fardeau, une tare psychologique que vous traîneriez continuellement.

S’en rendre compte, c’est s’éviter d’évoluer au cœur de sentiments comme la rancune, l’agressivité et la méfiance, jamais bien utiles quand il s’agit de s’épanouir au contact d’autrui.

Puissante ou ignorée, la critique n’est qu’un point fixe, une observation qui perd toute sa valeur au fil du temps. Pourquoi alors s’y référer pour baser votre appréciation de son émetteur ?

Ne vous arrive-t-il pas d’être en colère ou fatigué, au point qu’une personne ne cherchant à vous faire du tort vous agace malgré tout ? N’avez-vous jamais exprimé votre point de vue dans cette situation ? Détestez-vous la victime du processus pour autant ?

Seule l’introspection peut nous doter de ce réflexe permettant d’apprendre et de réagir en toute rationalité face à notre environnement, quand celui-ci semble remettre en cause notre comportement.

Faire face à la critique, c’est d’abord se faire face à soi même, assumer ses erreurs et comprendre que certaines des remarques entendues peuvent en réalité entrer dans le cadre d’une amélioration personnelle.

Et pour ce qui est de faire face à la critique quand cette dernière est simplement le fruit d’une volonté destructrice… le mieux reste de l’ignorer, tout simplement !

Qu’en est-il pour vous ? Comment considérez-vous qu’on puisse faire face à la critique ? Votre point de vue à de l’importance, n’hésitez pas à l’exprimer !


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